
L’endométriose est une maladie chronique, complexe, et profondément invalidante.
Si un traitement unique existait, les millions de femmes concernées le sauraient déjà.
Mais ce n’est pas le cas.
La prise en charge repose sur un ensemble de pièces qui s’emboîtent : traitements médicaux, chirurgie si nécessaire, ostéopathie, mouvement, gestion du stress, alimentation, soutien psychologique…
Dans ce puzzle, l’ostéopathie n’est pas une solution miracle, mais elle peut devenir un vrai pilier de confort et de qualité de vie.
L’endométriose touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus (ovaires, trompes, vessie, intestins…).
Les principaux symptômes sont souvent :
douleurs pelviennes chroniques et/ou cycliques
règles très douloureuses
douleurs pendant les rapports
troubles digestifs (constipation, diarrhées, ballonnements, douleur à la défécation)
fatigue importante, parfois douleur neuropathique (le système nerveux garde “la mémoire” de la douleur).
C’est une maladie chronique, reconnue comme Affection Longue Durée (ALD) en France.
Nous savons la soulager, nous savons atténuer les symptômes, mais nous ne savons pas encore la guérir définitivement.
Les douleurs ne proviennent pas uniquement des lésions. Elles résultent aussi de plusieurs mécanismes associés :
inflammation chronique
adhérences et cicatrices internes
tensions fasciales, musclaires et au niveau des organes du petit bassin
troubles digestifs associés
hyperactivation du système nerveux (stress, anxiété, hypersensibilité)
sensibilisation centrale (le cerveau “amplifie” la douleur au fil du temps)
C’est exactement là que les thérapies manuelles comme l’ostéopathie trouvent leur place.
Les traitements dits “de référence” sont :
les traitements hormonaux (qui visent à freiner le cycle)
la chirurgie (ablation des lésions, des adhérences…)
L’ostéopathie, elle, ne traite pas la lésion elle-même.
Elle ne fait pas disparaître les foyers d’endométriose.
Son rôle est complémentaire et symptomatique :
travailler sur les conséquences fonctionnelles de la maladie (tensions, adhérences, schémas de protection, troubles digestifs…) et sur les mécanismes de la douleur chronique.
En simplifiant :
la médecine traite la maladie (les lésions, le cycle)
l’ostéo traite ce que la maladie fait au corps et au système nerveux.
Les deux ne s’opposent pas, ils se complètent.
Les techniques myofasciales et viscérales aident à :
relâcher les tensions autour du petit bassin
diminuer les tiraillements liés aux adhérences
améliorer la mobilité des organes
réduire la douleur projetée dans le dos, les hanches ou le sacrum
Cette approche est particulièrement utile lors des douleurs cycliques.
À cause de l’inflammation ou après une chirurgie, des adhérences se forment.
Elles perturbent la mobilité des organes et entretiennent la douleur.
L’ostéopathie permet :
d’assouplir les zones en restriction
de travailler les cicatrices
de prévenir les adhérences post-opératoires
de restaurer un mouvement tissulaire plus harmonieux
Constipation, ballonnements, douleurs à la défécation : très fréquents dans l’endométriose.
Les techniques viscérales ciblées améliorent :
la motilité intestinale
le transit
la sensation de ventre “gonflé”
la coordination entre diaphragme, côlon et bassin
Les douleurs chroniques favorisent une hyperactivation du système nerveux sympathique.
Résultat : fatigue, tension générale, difficulté à se détendre.
Les manipulations douces :
améliore l'équilibre neurovégétatif et apporte une sensation de détente
diminuent l’anxiété
améliorent la qualité du sommeil
réduisent l’hypersensibilité liée à la douleur chronique
Les études montrent des améliorations sur :
la sensation d'épuisement
la fatigue
l’anxiété
le fonctionnement social
la perception générale de la santé
Ce n’est pas anodin : mieux vivre avec l’endométriose, c’est déjà un progrès thérapeutique majeur.
Concrètement, une séance d’ostéo, c’est aussi :
du toucher thérapeutique, reconnu pour son effet analgésique
du temps d’écoute, où la douleur est entendue et validée
un espace où le corps peut “faire redescendre le niveau d’alerte”
Les recherches disponibles montrent :
une diminution significative des douleurs pelviennes cycliques chez certaines patientes
une amélioration de la qualité de vie (physique et psychique)
une amélioration possible des troubles digestifs associés
Mais il y a des “mais” importants :
les études portent souvent sur peu de patientes
le suivi est court (généralement 1 mois après le traitement)
la douleur est évaluée avec des outils subjectifs (type EVA)
difficile d’isoler la part due aux techniques spécifiques vs. le toucher, l’écoute, la relation thérapeutique
Et surtout : l’endométriose étant une maladie cyclique, idéalement il faudrait suivre l’effet d’un traitement sur plusieurs cycles menstruels, ce qui est rarement fait.
Même si la recherche reste imparfaite, ces résultats vont clairement dans le sens du modèle bio-psychosocial de la douleur : on ne traite pas seulement un organe, mais une personne entière.
En clair :
les résultats sont encourageants, mais on manque encore d’études robustes et à long terme.
Pour éviter les fausses promesses, voici ce que l’ostéo ne fait pas :
ne guérit pas l’endométriose (maladie chronique, pas de traitement unique miracle)
ne remplace pas les traitements hormonaux ou chirurgicaux quand ils sont nécessaires
ne fait pas disparaître les lésions endométriales
ne garantit pas un résultat identique d’une femme à l’autre.
Par contre, dans la vraie vie des patientes, l’ostéo peut :
réduire l’intensité et/ou la fréquence des douleurs
améliorer la mobilité, le confort digestif, la respiration
aider à sortir d’un cercle vicieux douleur – tension – stress
soutenir l’autonomie (conseils, exos, auto-mobilisations)
Ce n’est pas “la solution”, c’est une pièce importante du puzzle.
L’endométriose ne se gère jamais idéalement avec un seul professionnel.
Le parcours de soins peut inclure :
gynécologue, médecin généraliste, chirurgien
kiné pelvi-périnéale
ostéopathe formé à l’endométriose
psychologue / thérapeute
accompagnement sur l’alimentation, l’activité physique, le sommeil
parfois yoga, pilates, renforcement, relaxation, sophrologie, hypnose…
Chacun a sa place :
la médecine gère les lésions et le cycle
l’ostéo et la kiné gèrent les tissus, la mobilité, le périnée, la posture
l’activité physique et la respiration aident à moduler la douleur au niveau du système nerveux
le soutien psycho et les associations de patientes (EndoFrance, Toi Mon Endo, etc.) donnent un espace de parole, d’information et de validation
Plus ces approches communiquent, plus la prise en charge est cohérente… et plus la patiente reprend du pouvoir sur sa santé.
Chaque ostéopathe a sa façon de travailler, mais en général, on retrouve :
Un temps d’échange
histoire de la maladie, du cycle, des douleurs, des chirurgies
retentissement sur la vie quotidienne, le sommeil, le moral
Un bilan global
bassin, dos, diaphragme, ventre, posture
cicatrices (cœlioscopie, césarienne, chirurgie gynéco…)
Un traitement doux et progressif
travail viscéral sur le petit bassin et le côlon
relâchement des fascias et des zones en tension
mobilisations du bassin, du sacrum, du rachis
respiration, détente du diaphragme
Des conseils et outils pour chez soi
mouvements simples, auto-mobilisations, respiration
parfois suggestions d’activités physiques adaptées, liens avec d’autres pros
Le tout en respectant le cycle et l’état du moment : on ne travaille pas de la même façon en pleine crise inflammatoire qu’en phase plus calme.
Idéalement, privilégier :
un·e ostéopathe formé·e ou expérimenté·e dans l’accompagnement de l’endométriose, des douleurs pelviennes, de la gynécologie
quelqu’un qui :
explique ce qu’il/elle fait
ne promet pas de “tout guérir”
travaille en lien (ou accepte de le faire) avec ton gynéco, ta kiné, ton/ta médecin
respecte toujours ta douleur, ton consentement, tes limites
Tu as le droit de poser des questions, de dire non à une technique, de demander un temps d’arrêt. Ton corps, tes règles.
L’endométriose est une maladie chronique complexe, avec des douleurs souvent entretenues par l’inflammation, les adhérences et la sensibilisation du système nerveux.
L’ostéopathie ne guérit pas l’endométriose, mais peut jouer un rôle important pour :
diminuer la douleur pelvienne et certains symptômes digestifs,
améliorer la mobilité des tissus,
apaiser le système nerveux,
améliorer la qualité de vie et le vécu de la maladie,
une sensation de reprendre la main sur son corps
Les études sont encourageantes, mais encore limitées (peu de patientes, suivi court).
L’ostéopathie a toute sa place dans une prise en charge pluridisciplinaire, en complément des traitements médicaux et chirurgicaux, de la kiné, du travail sur l’activité physique, l’alimentation et le soutien psychologique.
Le chemin est souvent long, mais tu n’es pas obligée de le faire seule, ni avec un seul outil.
L’ostéopathie n’est pas une baguette magique, mais utilisée au bon moment, avec les bonnes personnes autour, elle peut devenir un vrai soutien pour reprendre un peu d’espace dans ton corps… et dans ta vie.
Vous vivez avec l’endométriose et vous souhaitez un accompagnement spécialisé et adapté ?
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